Badische Presse - Sécurité énergétique: Londres promet des milliards pour le nucléaire

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Sécurité énergétique: Londres promet des milliards pour le nucléaire
Sécurité énergétique: Londres promet des milliards pour le nucléaire / Photo: © AFP

Sécurité énergétique: Londres promet des milliards pour le nucléaire

Centrale de Sizewell C, petits réacteurs et recherche sur la fusion: le gouvernement britannique a promis mardi des milliards de livres pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, jugée indispensable pour sa sécurité énergétique et ses ambitions climatiques.

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Le gouvernement "lance une nouvelle ère pour l'énergie nucléaire" au Royaume-Uni, a affirmé mardi la ministre des Finances Rachel Reeves, à la veille d'un discours dans lequel elle détaillera ses priorités de dépenses et d'investissements d'ici la fin de la décennie.

Elle a d'ores et déjà assuré que la filière pourrait compter sur plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros).

A l'image d'autres pays européens, dont la France, qui veulent relancer la filière, Londres estime avoir "besoin de nouvelles installations nucléaires", pour baisser les prix de l'électricité, assurer la sécurité énergétique et "lutter contre la crise climatique", a insisté le ministre de l'Energie Ed Miliband.

Au premier rang des investissements annoncés mardi, Londres promet d'injecter 14,2 milliards de livres (presque 17 milliards d'euros) dans le projet Sizewell C de réacteurs nucléaires EPR dans l'est du Royaume-Uni, porté par l'énergéticien français EDF.

Selon le Financial Times, cette somme comprend en réalité 2,7 milliards de livres déjà promis dans le budget présenté en automne. Elle porte le total investi par le gouvernement britannique dans le projet à 17,8 milliards de livres (21 milliards d'euros).

- "Une catastrophe" -

La centrale Sizewell C, constituée de deux réacteurs EPR, pourrait coûter au total 20 à 30 milliards de livres (24 à 35 milliards d'euros), voire davantage selon certaines estimations contestées par le gouvernement.

Elle ne devrait cependant pas commencer sa production d'électricité avant 2035.

"La construction de nouveaux projets nucléaires en Grande-Bretagne est encore bien trop longue et coûteuse", a réagi mardi l'association pour la croissance économique Britain Remade, appelant le gouvernement à alléger les formalités.

Londres a pris une part directe de 50% dans le projet fin 2022, en parallèle de la sortie du chinois CGN, initialement partenaire. Le gouvernement britannique est désormais actionnaire majoritaire de Sizewell C, a précisé EDF en janvier.

Si l'exécutif s'active en coulisse pour sécuriser des milliards de financements d'investisseurs privés, il n'y a désormais "aucun projet d'avoir un investissement chinois à Sizewell", a indiqué un porte-parole du gouvernement mardi.

"Privilégier le nucléaire aux énergies renouvelables moins chères, plus propres et plus rapides à déployer" est "une catastrophe", a réagi l'organisation d'opposants Together Against Sizewell C (TASC), soulignant que les réacteurs ont besoin d'"uranium provenant de l'étranger".

Le gouvernement britannique n'a pas encore pris sa "décision finale d'investissement" sur Sizewell C. Celle-ci est attendue début juillet lors d'un sommet entre Paris et Londres.

Mais la promesse d'investissement est "une excellente nouvelle", a salué Simone Rossi, directeur général d'EDF Energy qui porte aussi dans le pays le projet de centrale Hinkley Point C, déjà en construction.

- Petits et moins chers -

Doté d'une flotte de centrales nucléaires vieillissantes déjà gérée par l'énergéticien français, le Royaume-Uni a remis l'accent sur le développement de cette énergie depuis le début de la guerre en Ukraine au nom de sa sécurité énergétique.

Le gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, dit vouloir mettre en oeuvre "le plus grand programme de construction nucléaire depuis une génération".

Londres a également annoncé mardi avoir choisi le groupe industriel britannique Rolls-Royce pour fabriquer les premiers petits réacteurs nucléaires (SMR) du pays, une technologie moins chère que les centrales classiques mais qui nécessitera encore des années de développement.

EDF, initialement finaliste, s'était retiré du processus de sélection en juillet dernier, après la remise à plat des plans de son premier modèle de petit réacteur.

Le gouvernement s'est engagé mardi à consacrer plus de 2,5 milliards de livres (3 milliards d'euros) au programme de petits réacteurs modulaires dans son ensemble, et prévoit d'injecter la même somme dans la recherche et le développement sur la fusion nucléaire.

K.Lehmann--BP