Badische Presse - Protection des océans: l'UE affiche ses ambitions, avant le sommet de l'ONU

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Protection des océans: l'UE affiche ses ambitions, avant le sommet de l'ONU
Protection des océans: l'UE affiche ses ambitions, avant le sommet de l'ONU / Photo: © AFP/Archives

Protection des océans: l'UE affiche ses ambitions, avant le sommet de l'ONU

Lutte contre la pollution et la pêche illégale, développement de réserves de carbone: l'Union européenne a présenté jeudi sa stratégie pour mieux protéger les océans, et veut afficher son "leadership" avant un grand sommet de l'ONU à Nice la semaine prochaine.

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"L'océan se réchauffe. Son niveau s'élève. Il s'acidifie. La pollution par les plastiques, les produits chimiques et le bruit altère les écosystèmes marins (...). Il est urgent d'agir", a souligné le commissaire européen Costas Kadis.

Ce "pacte" européen sur l'océan ne constitue pas un big bang, mais prévoit un renforcement des règles dans les années qui viennent. Les ONG redoutaient d'ailleurs le manque d'actions "immédiates".

L'Union européenne proposera d'ici 2027 une loi sur les océans, soumise aux eurodéputés. Pour mieux protéger la biodiversité, Bruxelles veut réviser deux législations sur les milieux marins et la planification de l'espace maritime.

La Commission promet aussi la création de "réserves européennes de carbone bleu". L'UE souhaite cartographier et étendre des écosystèmes marins capables de davantage capter de CO2.

Contre la pollution, l'exécutif européen entend renforcer le système de surveillance par satellite CleanSeaNet, qui scrute les mers afin de détecter les déversements potentiels d'hydrocarbures.

Un récent rapport de la Cour des comptes européenne a démontré les considérables lacunes de ce système.

En 2022-2023, les Etats membres ont donné suite à moins de la moitié des alertes et n'ont confirmé la pollution que dans 7% des cas. En cause bien souvent, le décalage entre le moment où l'image satellite est prise et celui où le contrôle en mer est effectué.

Dans la même veine, l'UE veut renforcer la lutte contre la pêche illégale. Comme elle l'avait déjà annoncé, pour les importations de poissons dans l'UE, un système de certification numérique des captures (IT Catch) devient obligatoire en janvier 2026.

La Commission compte aussi présenter en 2026 une "vision de long terme" pour la pêche et l'aquaculture.

 

Dans les aires marines protégées, des ONG comme Surfrider, WWF, ClientEarth ou Oceana réclament l'interdiction immédiate du chalutage de fond, une technique de pêche critiquée pour son impact écologique destructeur.

Mais ce sujet, sensible pour de nombreux Etats membres, divise les forces politiques, la droite et le centre plaidant pour une approche au "cas par cas".

- 70% d'importations -

Avec sa nouvelle stratégie, l'Union européenne promet d'accorder une attention particulière aux "petits pêcheurs" et aux "communautés côtières vulnérables".

Bruxelles souligne la place de la mer dans le quotidien des Européens.

Environ 40% d'entre eux vivent à moins de 50 kilomètres des côtes. "L'économie bleue" représente près de cinq millions d'emplois et contribue à hauteur de plus de 250 milliards d'euros au PIB annuel de l'UE.

Mais paradoxalement, l'UE demeure encore dépendante et importe 70% des produits de la mer que les Européens consomment. Ce dans un monde où l'océan est confronté à la pression sans cesse grandissante du réchauffement climatique et de la pollution.

Après la présentation à Bruxelles, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ira défendre ce "pacte" lundi à Nice, dans le sud de la France, à la troisième conférence de l'ONU sur les océans.

Les océans, qui couvrent 70,8% du globe, ont été victimes ces deux dernières années de canicules inédites menaçant la survie des espèces marines.

La conférence permettra "soit d'inverser le déclin des océans d'ici à 2030, soit de documenter l'échec de l'humanité à agir", a prévenu Maritza Chan, l'ambassadrice à l'ONU du Costa Rica, pays co-organisateur avec la France.

Mme Chan dit attendre 100 milliards de dollars de nouveaux financements publics et privés en faveur du développement durable de l'océan. "C'est ce qui est différent cette fois-ci: zéro rhétorique, maximum de résultats", veut-elle croire.

I.Fuchs--BP