

Yémen: les attaques contre les navires israéliens vont continuer, selon un responsable houthi
Les Houthis vont poursuivre leurs attaques contre les navires israéliens au large du Yémen, route maritime cruciale pour le commerce mondial, a déclaré mercredi un responsable du groupe yéménite, malgré le cessez-le-feu conclu avec Washington mettant fin à des semaines de violentes frappes américaines.
Un jour après avoir accepté de cesser de viser les navires américains, un haut responsable houthi a déclaré à l'AFP qu'Israël était exclu de l'accord de cessez-le-feu.
"Les voies maritimes sont sûres pour tous les navires internationaux, sauf les navires israéliens", a affirmé à l'AFP Abdoulmalik Alejri, ajoutant que les navires israéliens n'avaient pas transité par la mer Rouge depuis un certain temps.
"Israël ne fait pas partie de l'accord, il ne concerne que les navires américains et les autres navires", a-t-il précisé.
Affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, les Houthis ont revendiqué des dizaines d'attaques de missiles et de drones contre Israël depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien à Gaza. Ils ont aussi attaqué des navires qu'ils estiment liés à Israël au large du Yémen, notamment en mer Rouge, par où transite environ 12% du commerce mondial.
- "Liberté de navigation" -
Les Houthis ont élargi leur campagne en ciblant des navires liés aux Etats-Unis et au Royaume-Uni en riposte aux bombardements lancés depuis janvier 2024 par ces deux pays au Yémen. Sous la présidence de Donald Trump, les Etats-Unis ont intensifié leurs frappes contre les rebelles yéménites depuis le 15 mars.
Les Etats-Unis et les Houthis sont parvenus à un accord de cessez-le-feu, a indiqué mardi le médiateur omanais après l'annonce par le président Donald Trump de l'arrêt des frappes américaines contre ces insurgés soutenus par Téhéran.
"A l'avenir, aucune des deux parties ne prendra pour cible l'autre, y compris les navires américains, en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb", au large du Yémen, a déclaré mardi le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi. Le cessez-le-feu permettra de "garantir la liberté de navigation et la fluidité du commerce maritime international", a-t-il précisé.
Donald Trump avait déclaré plus tôt que les Houthis avaient "capitulé" et promis que les bombardements américains au Yémen allaient cesser avec "effet immédiat".
"Les Houthis ont annoncé (...) qu'ils ne voulaient plus se battre (...) nous arrêterons les bombardements, et ils ont capitulé", a-t-il déclaré à la Maison Blanche.
"Ils disent qu'ils ne feront plus exploser de navires, et c'était notre objectif", a déclaré le président américain.
- Contacts indirects -
Le cessez-le-feu est intervenu après plusieurs semaines de violents bombardements américains visant à dissuader les attaques des Houthis contre la navigation. Ces frappes américaines ont fait 300 morts, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres fournis par les Houthis.
Le Pentagone a indiqué fin avril avoir frappé plus de 1.000 cibles au Yémen depuis le 15 mars, "tuant des combattants et des dirigeants houthis".
Oman joue également le rôle de médiateur entre Washington et Téhéran dans les discussions en cours sur le dossier du nucléaire iranien, ce qui a "offert une opportunité en facilitant la transmission de messages", a déclaré M. Alejri.
Il a précisé toutefois que les deux dossiers ne sont pas liés et que les discussions avec les Etats-Unis ont été indirectes, avec Oman jouant le rôle de médiateur.
L'Iran a salué mercredi "l'arrêt de l'agression américaine", après l'annonce du cessez-le-feu entre Washington et les Houthis. L'Arabie saoudite, autre poids lourd de la région et voisin du Yémen, s'est félicitée d'un accord visant à "protéger la navigation et le commerce internationaux."
L'annonce de l'accord est intervenue quelques heures après des bombardements aériens israéliens qui ont détruit l'aéroport international de la capitale yéménite Sanaa et fait trois morts, selon les rebelles.
"L'agression israélienne contre l'aéroport de Sanaa a causé des pertes d'environ 500 millions de dollars", a déclaré son directeur général, Khaled al-Shayef, à la chaîne de télévision des rebelles, al-Massirah, ajoutant que "l'ennemi avait détruit les terminaux de l'aéroport".
Les Houthis appartiennent, aux côtés du Hamas palestinien et du Hezbollah libanais, à ce que l'Iran désigne comme "l'axe de la résistance" contre Israël. Téhéran dément néanmoins fournir une aide militaire aux Houthis.
C.Weber--BP